La Fraternité de Tibériade
À la fin des années 1970, fr. Marc s’était retiré dans le “Bois du Charnet”, un lieu-dit non loin du village de Lavaux-Sainte-Anne. Avec plusieurs amis, ils y menèrent une vie communautaire faite de simplicité et de travail manuel.
Une nuit de Pâques, fr. Marc reçoit l’appel du Christ à le suivre et aimer l’Église, son Corps. Quelques années plus tard, le 25 avril 1979, il fit des voeux dans les mains de l’évêque de Namur.
Très vite, le nom de la communauté naissante s’impose à fr. Marc: le récit de la marche de Pierre sur les eaux touche fortement fr. Marc qui perçoit la suite du Christ comme un appel à marcher dans la foi, à avancer dans la confiance. Des frères rejoignent fr. Marc après quelques années et en 1995, la branche des sœurs commence.
Les piliers de notre vie
Désirant être des frères et soeurs unis en Christ pour le suivre et l’annoncer dans la simplicité, notre vie est construite autour de plusieurs piliers. Cette vie religieuse est donc toute imprégnée par la prière, la vie fraternelle, le travail et la mission.
Témoignage de fr. Marc sur la fondation de Tibériade
(extraits de Terre d’appel, livre de fioretti de la Fraternité publié à l’occasion des 40 ans de la Fraternité)
Bonjour ma joie, le Christ est ressuscité ! C’est parce que le Christ est ressuscité que la Fraternité de Tibériade existe. Oui, le 24 avril 1979, je faisais mes vœux dans la main de l’évêque de Namur, Mgr Mathen, il me revêtait de cet habit bleu.
Incroyable est la vie avec le Christ !
Ce fut au cœur de la nuit de Pâques, à Chevetogne, que mon oui a été donné, une claire vision intérieure m’était donnée. Cette intuition m’est apparue très simple et très limpide : donner à l’Église une fraternité de frères et sœurs vivant de l’Évangile et faisant aimer l’Église et tous les trésors qui l’habitent… L’Église et le Christ me sont apparus comme indissociables.
Durant cette nuit avec le Christ, je découvrais la beauté et la lumière de l’Église. Le Christ s’est livré pour elle, l’Église, la jeune fiancée sans ride, toute immaculée. Elle est vraiment sainte du Christ. Nous connaissons tous ses défauts, ses limites qui sont les nôtres. Oui, je suis toujours amoureux de cette Église avec sa sainteté et ses misères qui les miennes.
J’ai tout appris de mes frères
Toute la gratitude va à chacun de mes frères et sœurs. Que serai-je sans eux ? Un ermite dérouté ? Ils m’ont corrigé, façonné, aimé et Dieu m’a éprouvé, affiné comme on affine un métal. Si la fraternité est ce qu’elle est aujourd’hui, je le dois à chacun et chacune. Ils ont livré leur vie pour répondre à l’appel du Christ, et de l’Eglise pour toute l’humanité. Une de mes plus grandes joies a été d’accueillir chaque frère et sœur et de reconnaître en eux un air de famille. Merci à toi fr. Joseph, fr. Benoît, fr. François, fr. Emmanuel, fr. Frédéric, fr. Ivan, fr. Michel, fr. Jean, fr. Gilles, fr. Cyrille, fr. Vidas, fr. Pascal…
Un cadeau
L’arrivée de sr. Agnès fut un énorme cadeau. Elle ouvrait ainsi un passage pour les sœurs. Leur venue a été une étape de profondeur, de beauté, de complémentarité. Merci à sr. Asta, sr. Bénédicte, sr. Dalia, sr. Myriam. Leur présence à Pondrôme est pleine de promesses. En quarante ans de vie consacrée, il y a eu aussi des turbulences comme le départ de quelques frères et sœurs, et c’est normal. Ce sont des réalités difficiles à vivre pour chacun. Cela fait partie des douleurs d’un enfantement. Ils ont aussi contribué à la construction de Tibériade.
La Lituanie, les Philippines, le Congo
Il est beau de voir l’élan des frères et sœurs pour la mission. Leurs pas les ont conduits jusqu’en Lituanie : cette belle terre avec ses forêts, ses villages et ses lacs. Et puis il y a eu la découverte de ce petit village de Baltriškės que fr. Joseph, fr. François, fr. Michel, fr. Gilles, fr. Ivan, fr. Vidas, fr. Jean et fr. Gonzague ont fait renaître, pour en faire un lieu pour le Christ. Les jeunes et les familles viennent y puiser la force de vivre en enfant de Lumière.
Il y a eu l’envol de fr. Emmanuel, avec fr. Séraphim, pour l’Asie. Sur l’île de Sapang, aux Philippines, un petit village d’amour y est né avec Nick, des jeunes et une bande de laïcs. Une laïque consacrée, Viktorija, les accompagne.
Puis il y a eu le Congo avec fr. Benoît, fr. Joseph, fr. Cyrille, fr. Pascal, fr. Roger et fr. Jerry qui ont implanté la fraternité avec un courage qui ne peut être donné que par le Christ. Aujourd’hui, la Portioncule du Congo est devenu un lieu d’évangélisation et de développement. Tous nos frères du Congo sont revenus en Belgique.
Action de grâce au Seigneur
Ma gratitude va à frère Bart que la fraternité a choisi comme serviteur général. Il veille sur la communauté avec une attention magnifique et sur les besoins particuliers de chacun. Oui, mes frères et sœurs sont vraiment les ouvriers et ouvrières du Maître de la Moisson. Ils sont du grand champ de blé de l’Eglise. Qu’est-ce qu’il est bon de nous aimer les uns les autres à la manière du Christ, d’y être déterminé, et d’y revenir sans cesse. Tout le reste est en ta main, Seigneur, à toi la croissance et à nous la profondeur dans la conversion avec l’Esprit Saint.
Fr. Marc, moineau de Tibériade
Bande annonce du documentaire : "La cabane du Bon Dieu", sur la Fraternité (Réalisé par F. Lespés, KTO, automne 2011).